mercredi 1 octobre 2008

L'Irlande du Nord : l'adieu aux armes


Conférence du mardi 27 janvier 2009
présentée par Mr Jean GUIFFAN
L'Ulster dans la tourmente
Le conflit nord-irlandais va commencer de manière anodine. À la fin des années 1960, un mouvement pacifique en faveur de l'égalité et des droits civiques pour les catholiques voit le jour au sein des jeunes catholiques issus de la classe moyenne. Menés notamment par Bernadette Devlin, ils organisent des marches et des sit-in. En août 1968, un de leurs rassemblements pacifiques à Londonderry ("Derry" pour les Républicains) est violemment attaqué par la police nord irlandaise, la Royal Ulster Constabulary (RUC), composée à 90% de Protestants. Durant tout l'automne 1968, les manifestants catholiques sont ainsi victimes de violences et d'attaques de la part de la police, mais aussi de groupes protestants comme l'Orange Order ou l'UVF.
Le 12 août 1969, une manifestation catholique est durement réprimée à Londonderry. Retranchés dans le quartier du Bogside, les catholiques subissent l'assaut des B. Specials de la RUC qui sont repoussés : mais on compte 8 morts et plusieurs centaines de blessés. Les quartiers catholiques se soulèvent tandis que les protestants passent à l'attaque des quartiers catholiques : le 16 août à Belfast, 150 maisons sont incendiées, 8 catholiques sont tués et 300 autres blessés.
Le 20 août 1969, le gouvernement britannique décide d'envoyer l'armée pour rétablir le calme. La tension cependant reste vive et l'IRA, en sommeil depuis des années, fait sa réapparition.
Le 30 janvier 1972, l'armée britannique ouvre le feu sur une manifestation catholique. Il y a 14 morts en ce Bloody Sunday. Le 21 juillet, l'IRA réplique par un Bloody Friday : 22 bombes explosent à Belfast faisant 16 morts. L'Irlande du Nord s'enfonce dans la guerre.
Le 27 août 1979, Lord Louis Mountbatten, cousin de la reine et dernier vice-roi des Indes est tué dans l'explosion de son bateau, piégé par l'IRA.
La période sera notamment marquée en 1981 par les grèves de la faim de détenus catholiques souhaitant obtenir le statut de prisonniers politiques ; dix d'entre eux en mourront devant l'intransigeance de Margaret Thatcher, dont Bobby Sands, membre de l'IRA et élu député Sinn Féin de Belfast-Ouest depuis sa prison. Cette élection marque d'ailleurs un tournant dans la vie politique nord-irlandaise puisque le Sinn Féin, jusqu'alors absent des élections, prouve ainsi sa représentativité.
En octobre 1984, une bombe posée par l'IRA explose au Grand Hôtel de Brighton, où se tient le congrès annuel du parti conservateur non loin de la "dame de fer" et de plusieurs membres de son gouvernement.

La lente résolution du conflit
Le 20 mars 1993, l'IRA est responsable d'un attentat à la bombe à Warrington, la veille de la fête des mères, alors que des dizaines d'enfants sont dans les rues à la recherche d'un cadeau. Deux enfants sont tués, Jonathan Ball (3ans) et Tim Parry (12ans). À partir de ce moment l'Armée Républicaine perd son statut de défenseur des opprimés (qu'elle avait acquis après le Bloody Sunday) et devient pour l'opinion publique (les catholiques comme les protestants) une cruelle organisation terroriste. Par conséquent elle perd un grand nombre de ses soutiens et sa légitimité.
Sous la pression du Président Clinton, l'IRA déclare un premier cessez-le-feu en 1994, ce qui permet aux différents acteurs politiques d'engager des discussions. Mais cette trève n'avait pas été suivie d'un désarmement, et en 1996 une attaque survient à Londres ralentissant le processus politique.
Il faut attendre l'année 1998 pour voir s'amorcer un processus de paix durable bien que fragile. Le 10 avril, un accord dit « du Vendredi Saint » (Good Friday Agreement) est signé par huit partis politiques dont le principal parti extrémiste unioniste le Democratic Ulster Party (DUP) et la branche politique de l'IRA, le Sinn Féin, grâce à la médiation américaine de George Mitchell. L'accord porte notamment sur l'élection d'une assemblée locale et un cessez le feu, suivi d'un désarmement de la plupart des organisations para-militaires. Le peuple irlandais a massivement approuvé la signature de l'accord par référendum (74% de OUI en Irlande du Nord et 94% en République d'Irlande).
Au nom du père est une plongée dans l’enfer du conflit nord-irlandais à travers un personnage brisé par l’injustice.
Interrogatoires, inculpation de la famille au complet, conditions d’emprisonnement (père et fils dans la même cellule et dans la même prison que le véritable coupable), dénouement heureux qui se produit sur un coup de chance fortuit. Le cinéaste aussi, s'appesantit sur les relations père-fils. Avec cet événement réel des plus tragique, ce film est pourtant très simple dans sa réalisation. Sur la performance des acteurs ; celle de Daniel Day-Lewis, a été saluée par la profession dans sa composition de Gerry Conlon (il fut nommé pour ce rôle aux oscars). Il porte littéralement le film sur ses épaules, sans pour autant négliger les seconds rôles. Pete Postlethwaite (Giuseppe) donne une interprétation émouvante, tandis qu’Emma Thompson, joue parfaitement le rôle d’une avocate impliquée, qui n'aura de cesse de faire éclater la vérité, sans oublier l'inspecteur interprété par Corin Redgrave, qui cherche à couvrir par tous les moyens, ses "excès de zèle".

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